dimanche 26 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel

San Francisco, le bout de ma route. En début d’après midi, j’ai passé l’Oakland Bridge et je me suis engouffré dans les rues incroyablement escarpées du centre de Frisco. J’ai trouvé un motel très proche du centre ville. Les prix ne sont pas les mêmes ici que dans le Middle West : 125 dollars la nuit…


San Francisco, j’en parle beaucoup dans mon album Requiem pour un Champion. C’est le lieu de la déchéance de Ranieri. Vincent Gravé a admirablement rendu les ambiances de la ville et sa luminosité si particulière. C’est une ville importante pour moi. Je suis allé faire un tour ce soir à Haight-Ashbury, ce quartier mythique qui a vu naître la Beat Generation dans les années 50, puis les hippies dans les années 60. Aujourd’hui, certains diront que le quartier s’est embourgeoisé, que les hippies ne sont plus de "vrais hippies". Je trouve que ce quartier ne s’en sort pas si mal. Il ne faut pas oublier que dès les années 60, il y avait déjà pas mal de faux hippies qui ont enfilé les sandales et mis des fleurs dans les cheveux juste pour quelques mois ou pour le Summer Of Love de 1967. C’est ceux qu’on retrouve aujourd’hui,  bossant dans la pub et roulant en New Bettle. Donc, ce quartier ne s’en sort pas si mal car c’est un équilibre entre les marginaux, qui peuvent y vivre tranquille, de vieux hippies (qui ont raté l’occasion de bosser dans la pub) et la population plus branchée qui vient y manger ou boire un verre car l’ambiance est sympa. Culturellement, on y retrouve toujours une vraie passion pour la musique (avec le fameux magasin de disque Amoeba).
On voit beaucoup de jeunes SDF et j’avais vraiment envie de leur poser la question sur leur présence ici. Était-ce parce qu’ils connaissaient l’histoire mythique du quartier et qu’ils avaient voulu marcher sur les traces de Kerouac ? J’ai donc été voir un petit groupe pour discuter avec eux. Ils m’ont invité à m’asseoir, j’ai partagé leur bière (j’ai refusé les substances qu’ils me proposaient gentiment d'essayer). Certains venaient d’arriver, d’autres étaient là depuis dix ans, beaucoup voyagent sans argent à travers le pays et vivent de la mendicité. Un petit jeune débarquait du New Hampshire et me faisait penser au personnage du très beau livre de Russel Banks Sous le règne de Bone. Lorsque j’ai parlé de Kerouac, de ce que ce quartier représentait, tous m’ont regardé et le petit jeune m’a dit : « j’ai pas eu l’occasion de lire beaucoup pour l’instant, mais j’aimerai m’y mettre ». En gros, ils étaient là parce que, dans ce milieu, on sait que San Francisco est une ville libérale. Ils m’expliquaient qu’ils pouvaient boire, fumer, trouver ce qu’ils cherchaient et que les flics étaient sympas avec eux. L’un d’eux me disait se sentir « free as a bird ». Il n’y avait donc pas d’héritage direct de cette Beat Generation même si ces jeunes suivent, malgré tout, une partie de la route tracée par Kerouac.

Demain, retour au travail. J’ai un texte en cours d’écriture et je ferais bien quelques prises dans cette chambre de motel…

5 commentaires:

  1. Welcome to Frisco!!! tu n'es pas tres loin de chez nous huh! la notion des distances dans le continent nord americain prend une toute autre forme et lorsque faire 2h de route pour aller boire un verre ne pose pas vraiment de probleme... enfin bon la ce n'est pas la porte a cote quand meme mais on pense bien a toi! quel beau periple! gros bisous
    Camille

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  2. Je te donne le numéro de TEDDY sur les hauteurs. Je lui ai dit que tu étais sur Frisco, il peut te loger sans problème:
    972 668 2825

    Joel

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  3. Attention à votre intégrité Boulbar. Rien n'est jamais gratuit avec Teddy et l'argent ne l'intéresse pas...

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  4. t'as fait décoler ta bagnole en haut des bosses de Frisco ? On voit pas ta tête mais je pense que t'as laissé pousser les rouflaquettes et mis une perruque afro pour se mettre dans l'ambiance ! Tu fais quoi de la voiture à l'arrivée : elle revient toute seule comme k2000 ? plein de questions, on aura le temps d'en reparler.
    éric

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  5. C'est quoi ces offres de logement? La star! Non, non, un motel pourri avec l'odeur de poisson et le bruit des talons hauts des femmes!
    Bon, termine vite tes derniers morceaux! Ca suffit maintenant! Il est temps de rentrer! Quant à Jean-Mi, toujours à voir du mal partout. Quand on porte votre nom de famille Jean-Mi, on ne fait pas de blagues graveleuses...ou alors on finit muté dans l'est...
    Christian Pouliquen

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