mercredi 29 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel (suite et fin)

Voilà, c'est la fin. La journée d’hier fut surtout une journée de travail (jusqu’à une heure avancée) et je n’ai donc pas pris le temps de poster un petit message sur le blog. Demain, un Boeing 747 me ramènera vers la grisaille parisienne. Motor Hotel, version voyage, se termine avec forcément un peu d'émotion. Ce fut une belle aventure, une expérience forte que de traverser un pays continent en solitaire. Il y a eu des moments superbes de solitude, au milieu de paysages incroyables. Il y eut des moments de solitude plus difficiles, comme ce dimanche à Garden City, où je me suis senti comme un skipper au milieu de l’Atlantique. J’ai fait de très belles rencontres avec mon anglais approximatif. Des gens ou des histoires qui m’ont touché.  A l’arrivée, je me dis que je n’ai pas traversé l’Amérique mais des Amériques avec des cultures et des ambiances très différentes tout au long de ce voyage. Le point commun fut la grande gentillesse des personnes croisées. A aucun moment, je ne me suis senti en danger ou face à des attitudes agressives. Enfin, cette errance solitaire fut aussi un vrai voyage intérieur lors de ces 8200 kilomètres d’asphalte.

Si Motor Hotel, version route, est terminé, Motor Hotel, version disque, est loin d’être achevé. J’ai beaucoup de matière. Certaines chansons sont finies et doivent être finalisées, notamment avec la sélection des différentes prises de son et le mixage. D’autres chansons sont très avancées mais il y a des choses sur lesquelles je veux revenir, notamment sur les textes. Certaines idées demandent du recul pour pouvoir les dire comme je le souhaite vraiment. J’ai parfois tourné longtemps autour d’une phrase sans parvenir à trouver les mots justes pour mettre en forme mes idées. Et seul le recul permettra de trouver ces mots.  Enfin, d’autres chansons sont encore en friche. J’ai beaucoup écrit pendant ce voyage et certaines idées ou sentiments sont couchés sur le papier mais ne sont pas encore écrits au format chanson (j’ai souvent la musique mais le texte doit maintenant s’adapter à cette musique). Donc, beaucoup de matière, beaucoup de prises réalisées dans les chambres de motel et un gros travail qui s’annonce maintenant pour finaliser tout ça. Je vous donne donc rendez-vous dans quelques mois pour la sortie de l’album.

Pour terminer, je remercie du fond du cœur Yvan Taïeb, mon producteur, pour m’avoir permis de vivre cette aventure.

Merci également à Gaëlle Gouinguené, de Leica France, pour le prêt de ces deux superbes appareils que sont le X1 et le Vlux 20.

Merci à Mogar France pour cet appareil formidable qu'est le Zoom H4N qui m’a permis de prendre des ambiances sonores ici et là.

Merci à Marie, pour tout.

Enfin, merci à vous, lecteurs familiers ou anonymes de ce blog qui m’avez suivi pendant tout ce périple.

Et puisqu’on est à San Francisco et que tout est permis : je vous embrasse.

Bertrand Boulbar

lundi 27 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel (jour 2)

J’ai discuté ce matin avec le patron de mon motel qui est français. Je lui disais qu’il avait bien de la chance de vivre à San Francisco. Il m’a dit que la ville avait beaucoup changé ces vingt dernières années. Elle ressemble de plus en plus à un décor, le prix des logements est devenu exorbitant et les gens qui vivent dans San Francisco sont des gens riches et très « frime ». Après cette description, je suis donc parti arpenter les rues et il n’a pas totalement tort. San Francisco a perdu son âme. Le port et tous les entrepôts ont été remplacés par des boutiques de fringues ou de souvenirs. Les quartiers moins touristiques sont habités par des gens que l’on sent riches ou très riches. Alors la ville est très agréable (c’est, je trouve, la ville américaine la plus européenne). Disons qu’on se sent comme à Saint-Germain-des-Prés ou à Montmartre. Mais l’avant-garde artistique n’est plus à Frisco. Il y a probablement une arrière garde comme nous avons à Paris nos Beigbeder. 

Ce qu’on voit beaucoup dans les rues de San Francisco, ce sont les SDF. D’après ce que j’ai pu lire, cela viendrait de la politique menée par Reagan dans les années 80 et la fermeture des centres qui s’occupaient notamment des Vétérans du Vietnam. J’ai d’ailleurs passé un long moment ce matin avec l’un d'eux, Joe, qui faisait la manche dans la rue avec une pancarte « Homeless Veteran ».  Il avait fait le Vietnam en 68-69 et faisait parti des Tunnel Rats. Pour ceux qui ne connaissent pas : lors de la guerre du Vietnam, les Vietcongs avaient creusé un énorme réseau de tunnels qui comportaient même des hôpitaux, des armureries, des casernes, etc. Lorsqu’une patrouille américaine trouvait l'une de ces entrées, on faisait appel  à un Tunnel Rat. Un type descendait seul pour explorer et « nettoyer » le tunnel, simplement équipé d’une lampe de poche, d’un révolver et d’explosifs. Ceux qui ont fait parti de ces unités sont restés très marqués (le stress, la claustrophobie, l’horreur des combats dans ces zones confinées). Il m’expliquait que lorsqu’il descendait dans les tunnels, son cœur s’emballait et qu’il n’entendait plus que ça. Quand je lui ai parlé de courage, il m’a juste dit : « j’avais pas le choix, il fallait faire le job ». Il avait été blessé à l’aine par un éclat d’une de ses grenades. Lorsque nous avons parlé du retour, il m’a dit que ça avait été très dur. San Francisco était à la pointe de la lutte anti guerre et les gens détestaient les vétérans. Nous avons aussi parlé de la France et de Paris. Ce fut une belle rencontre et nous avons passé un bon moment ensemble. 
Lors de ma traversée des Etats-Unis, j’ai vu beaucoup de pancartes « Veteran » parmi les SDF (certains sont d’ailleurs en fauteuil roulant). Ce sont des gens qui ont aujourd’hui la soixantaine et qui sont toujours laissés pour compte. Je ne comprends pas comment on peut mettre des « Support Our Troops » un peu partout et laisser des vétérans de 60 ans sans aucune ressource et à la rue. Peut-être que l’Amérique a finalement toujours du mal à avaler sa défaite et qu’on préfère soutenir ceux qui gagnent plutôt que ceux qui ont perdu.

Sinon, dans un tout autre domaine, je me suis retrouvé dans le Folsom Street Fair, dans la rue du même nom, qui est le festival annuel des fans de cuir et de SM. C’était très spécial. Des types se baladaient entièrement nus ou sobrement vêtus d’un collier de cuir ou d'une casquette, d’autres passaient tenus en laisse. Le pantalon de cowboy, avec fesses apparentes, avait également un gros succès. J’ai trouvé l'idée de récolter de l'argent pour la lutte contre le sida plutôt originale : pour 5 dollars vous aviez le droit de vous faire claquer les fesses (à l’air) par un géant à moustache armé d’une planchette en bois…

Ce que San Francisco n’a pas perdu par contre, c’est sa tolérance. 

dimanche 26 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel

San Francisco, le bout de ma route. En début d’après midi, j’ai passé l’Oakland Bridge et je me suis engouffré dans les rues incroyablement escarpées du centre de Frisco. J’ai trouvé un motel très proche du centre ville. Les prix ne sont pas les mêmes ici que dans le Middle West : 125 dollars la nuit…


San Francisco, j’en parle beaucoup dans mon album Requiem pour un Champion. C’est le lieu de la déchéance de Ranieri. Vincent Gravé a admirablement rendu les ambiances de la ville et sa luminosité si particulière. C’est une ville importante pour moi. Je suis allé faire un tour ce soir à Haight-Ashbury, ce quartier mythique qui a vu naître la Beat Generation dans les années 50, puis les hippies dans les années 60. Aujourd’hui, certains diront que le quartier s’est embourgeoisé, que les hippies ne sont plus de "vrais hippies". Je trouve que ce quartier ne s’en sort pas si mal. Il ne faut pas oublier que dès les années 60, il y avait déjà pas mal de faux hippies qui ont enfilé les sandales et mis des fleurs dans les cheveux juste pour quelques mois ou pour le Summer Of Love de 1967. C’est ceux qu’on retrouve aujourd’hui,  bossant dans la pub et roulant en New Bettle. Donc, ce quartier ne s’en sort pas si mal car c’est un équilibre entre les marginaux, qui peuvent y vivre tranquille, de vieux hippies (qui ont raté l’occasion de bosser dans la pub) et la population plus branchée qui vient y manger ou boire un verre car l’ambiance est sympa. Culturellement, on y retrouve toujours une vraie passion pour la musique (avec le fameux magasin de disque Amoeba).
On voit beaucoup de jeunes SDF et j’avais vraiment envie de leur poser la question sur leur présence ici. Était-ce parce qu’ils connaissaient l’histoire mythique du quartier et qu’ils avaient voulu marcher sur les traces de Kerouac ? J’ai donc été voir un petit groupe pour discuter avec eux. Ils m’ont invité à m’asseoir, j’ai partagé leur bière (j’ai refusé les substances qu’ils me proposaient gentiment d'essayer). Certains venaient d’arriver, d’autres étaient là depuis dix ans, beaucoup voyagent sans argent à travers le pays et vivent de la mendicité. Un petit jeune débarquait du New Hampshire et me faisait penser au personnage du très beau livre de Russel Banks Sous le règne de Bone. Lorsque j’ai parlé de Kerouac, de ce que ce quartier représentait, tous m’ont regardé et le petit jeune m’a dit : « j’ai pas eu l’occasion de lire beaucoup pour l’instant, mais j’aimerai m’y mettre ». En gros, ils étaient là parce que, dans ce milieu, on sait que San Francisco est une ville libérale. Ils m’expliquaient qu’ils pouvaient boire, fumer, trouver ce qu’ils cherchaient et que les flics étaient sympas avec eux. L’un d’eux me disait se sentir « free as a bird ». Il n’y avait donc pas d’héritage direct de cette Beat Generation même si ces jeunes suivent, malgré tout, une partie de la route tracée par Kerouac.

Demain, retour au travail. J’ai un texte en cours d’écriture et je ferais bien quelques prises dans cette chambre de motel…

samedi 25 septembre 2010

Oakdale - Californie / Holiday Motel

Tout d’abord, avant de commencer à parler de ma journée et comme je dispose ce soir d’une bonne connexion, je vous poste une petite vidéo que j’avais réalisée dans le but de vous emmener avec moi pendant quelques minutes sur le Strip de Las Vegas.

  
La nuit au Motel Clown ne s’est donc pas transformée en film d’horreur. Ce motel était d’ailleurs très sympa, pas cher et bien tenu. Je suis donc reparti ce matin, en pensant à compléter mon plein d’essence pour ne pas me retrouver à faire du stop sur les routes désertiques. En cherchant une station, je suis tombé sur une espèce de champs où des cadavres de voitures gisaient ça et là. Deux Gran Torino notamment. J’ai toujours aimé les épaves, qu’elles soient maritimes ou automobiles. Je me suis donc arrêté longuement pour marcher parmi ces voitures et prendre quelques photos.

Puis ce fut la route. Les stations services étaient abandonnées comme les vieux motels. J’avais l’asphalte pour moi. Et j’ai d’ailleurs bien fait de penser à compléter mon plein car je n’ai pas croisé de pompes en activité pendant des heures. 

J’ai traversé vers midi la frontière californienne. Il m’est arrivé un truc bizarre (qui doit avoir son utilité). 5 ou 10 kilomètres après la frontière, je me suis retrouvé à un poste de contrôle. Ca arrive parfois selon les Etats. Le feu était rouge, je me suis donc arrêté, prêt à sortir mon passeport et mon permis de conduire. Une femme en uniforme me demande très sérieusement si j’ai des fruits et légumes (!). Je lui trouve deux pommes sous mon siège. Elle les prend, les regarde  et me dit « c'est bon, vous pouvez y aller ». Surréaliste.

Je suis ensuite arrivé à Yosemite qui est un fameux  parc national. Juste avant d’y pénétrer,  j’ai mangé un morceau dans un petit restaurant de Lee Vining. J’ai discuté avec un vieux couple très gentil, qui habitait Los Angeles, face aux grandes lettres « Hollywood ». La dame était ravie de discuter avec un français. Elle me disait avoir été à Londres. Je lui ai demandé si elle avait visité la France et elle m’a répondu : « Non, nos amis qui habitent Londres nous ont dit que les français n’aimaient pas les américains. Nous n’avons donc pas osé ». Je lui ai répondu que beaucoup de français n’allaient pas aux Etats-Unis car ils pensaient que les américains n’aimaient pas les français. J’ai l’impression que les rapports Amérique-France sont un peu des rapports de vieux couple qui ne se comprend plus. Et c’est vraiment dommage. Personnellement, depuis que je suis ici, je n’ai jamais rencontré aucune agressivité par rapport à mon statut de Français (et d’ailleurs aucune agressivité tout court). Au pire, de l’indifférence, au mieux :  « France ! Oh Wonderful ! Vive la France ! ».

J’ai donc traversé Yosemite et j’ai été déçu. Moi qui sortais de plusieurs jours dans des zones désertiques, je me suis retrouvé dans un bouchon à l’entrée du parc. 20$ plus tard, les routes étaient bondées. Comme toujours, les américains sont très organisés. Vous avez donc des petits parkings aux points stratégiques pour prendre les photos et même un bus qui vous emmène directement faire la tournée des zones intéressantes. Alors oui, les paysages sont beaux mais je n’ai pas trouvé ça plus extraordinaire que ce que j’ai traversé ces derniers jours. Sauf que ces derniers jours, j’étais presque seul sur la route (avec des villes fantômes en prime).

Depuis que je suis entré en Californie, je sens que j’ai quitté définitivement mon Amérique profonde (avec un petit pincement de cœur.) Je suis ce soir à Oakdale, une ville de 20 000 habitants. J’ai voulu aller prendre un verre. Dans la rue principale, il y a un grand club de fitness. Dans le bar, le rap était à fond et la serveuse trop bronzée…
Demain, je serai à San Francisco, dernière étape de cette errance américaine. Je vais donc y passer quatre jours qui me permettront de travailler et d’explorer la ville.

vendredi 24 septembre 2010

Tonopah - Nevada / Motel Clown

J'ai quitté Las Vegas ce matin, direction le nord, pour une dernière plongée dans l’Amérique profonde. L’autre jour, pour décrire le Nevada, je parlais de paysage lunaire.  Et aujourd’hui encore,  les paysages ne paraissaient plus terriens. Seule l’asphalte me rattachait à la civilisation mais tout le reste était un désert gris, avec quelques reliefs à perte de vue et aucune trace humaine. On ne voit jamais ça par chez nous (je vous avais fait une petite vidéo mais ma connexion est trop lente et je ne peux pas l’uploader). Tous les 90 ou 100 kilomètres, vous traversez une sorte de petite ville qui se résume à une station service (qui fait également restaurant et casino) et parfois un bordel attenant. Je me suis arrêté faire le plein dans un de ces endroits perdus et la maison close avait l’air vraiment glauque. 

Et puis, vous traversez également des villes fantômes (ou en passe de le devenir), des anciennes villes de chercheurs d’or. Elles ont prospéré à un moment donné et elles ont ensuite été désertées lorsque le filon s’est tari. C’est ce qui s’est passé à Goldfield (la bien nommée). En 1902, un filon d’or est découvert. Une ville se battit. En 1906, elle devient la première ville du Nevada avec plus de 30 000 habitants, sa ligne de chemin de fer et son Hôtel magnifique, qui couta la bagatelle de 500 000 dollars (une somme énorme pour l’époque). Il y a même eu un grand combat de boxe en 1906, l'un des plus longs de l'histoire, en 42 rounds (à l'époque, il fallait qu'un des combattants soit mis K.O. ou soit disqualifié pour arrêter le combat).
Les frères Earp (Wyatt et Virgil, de Règlements de comptes à O.K. Corral) s’installèrent ici. Puis, petit à petit, l’or s’est fait de plus en plus rare et les gens ont quitté la ville. Il ne reste aujourd’hui que 350 habitants. J’ai vu plutôt des gens âgés mais apparemment, l’or continue d’être exploité (où ce qu’il en reste). C’est une sensation bizarre de marcher dans ces rues, de voir ces bâtiments et maisons abandonnés. Il y a toujours le piano à l’intérieur du grand hôtel. Dans le petit cimetière, beaucoup de tombes n’ont pas de nom.

A travers ces villes fantômes, je trouve qu'on voit bien la différence de culture entre européens et américains. A Goldfield, on a construit une ville entière pour 10 ans de prospérité. Et quand l’or a disparu, les gens ont abandonné leur maison et tout ce qu’il y avait dedans pour repartir tenter leur chance ailleurs. Cette façon de penser me semble inconnue en Europe.
J’ai essayé de rencontrer des gens mais, dans le dernier saloon de la ville qui borde l’ancienne mine, les clients n’étaient pas très accueillants.
Je suis ce soir à Tonopah, autre ville de chercheurs d’or. 2600 âmes et à peu près la même histoire que Goldfield. La base militaire, à proximité, a permis de maintenir la ville mais elle vient de déménager. Je suis au Motel Clown ce soir. Un motel qui porte bien son nom. Non pas que le patron soit très drôle mais il y a des clowns partout (et c’en est même un peu inquiétant…).

jeudi 23 septembre 2010

Las Vegas - Nevada / Riviera Hotel (jour 2)

Pas grand-chose à dire aujourd’hui puisque j’ai passé une grande partie de la journée à travailler dans ma chambre. J’ai enregistré beaucoup. Il a quand même fallu se motiver car ma fenêtre donne sur la piscine de l’hôtel…
Ce soir, je suis allé faire un tour sur le strip. A part un gain de 50 dollars aux machines à sous, rien de très intéressant. J’ai essayé de discuter un peu avec le personnel des casinos mais ce n’est pas évident. Tout reste très professionnel.

Départ demain pour le désert du Nevada. Pas sûr que je puisse avoir une connexion Internet…

mercredi 22 septembre 2010

Las Vegas - Nevada / Riviera Hotel

Départ ce matin pour Las Vegas. L’étape était courte, j’ai donc pris les routes nationales. Dès qu’on passe la frontière du Nevada, les machines à sous et les petits casinos sont partout. Le jeu et la prostitution sont légalisés. Il n'y a que du sable, des cailloux et le désert. Du coup, quand on traverse ces paysages lunaires, on comprend un peu mieux cette approche économique...

En passant par la nationale, je me suis retrouvé à Laughlin, une sorte de petit Las Vegas au milieu de nulle part. Je me suis arrêté et j’ai trouvé l’ambiance assez drôle. Déjà, il n’y avait quasiment personne. Ensuite, il y a de grands hôtels casinos mais avec moins de moyens qu’à  Las Vegas. Alors, on met un piano mécanique avec un faux pianiste. Les concerts ne sont pas vraiment prestigieux. Enfin, la clientèle était exclusivement composée de retraités âgés et c’était un ballet de déambulateurs (et ce n’est pas une image, c’était vraiment ça !). J’avais donc l’impression d’être un sportif de haut niveau.


Je suis arrivé à Vegas en début d’après-midi. Je loge à l’Hôtel Riviera sur le Strip, le grand boulevard des casinos. C’est l’un des premiers hôtels construits à Las Vegas. A l’époque, des stars comme Dean Martin avaient des parts dans ce casino. Il a ensuite été contrôlé par la Mafia. Aujourd’hui, il est en déclin (ce qui le rend sympathique, la gloire et la déchéance, vous savez que ça me plait) mais la chambre est belle, il y a une grande piscine (utilisable celle-ci) et tout ça pour le prix d’un motel… On est un peu en période creuse et le prix des chambres est bradé. Il  y 2100 chambres au Riviera et un hôtel vide, c’est un casino vide. Il faut donc remplir, même si on perd de l’argent sur l’hébergement. J'ai donc décidé de faire marcher le casino : j’ai joué un dollar dans une machine à un cent. J’ai réussi à monter à quasiment 5 dollars de gain mais je n’ai pas su m’arrêter… 
Je regrette de ne plus entendre les pièces tomber. Vous mettez votre billet, votre carte bancaire ou un ticket et lorsque vous voulez retirer vos gains, la machine imprime un reçu. Ce système doit être plus rentable...


Pour vous faire rêver mesdames, je vous mets une petite photo de la chapelle de mariage., ouverte 24h/24h  les week-ends.

Sinon, Las Vegas est une débauche de tout. Tout est de plus en plus grand, de plus en plus « beau », de plus en plus climatisé (41 degrés aujourd’hui à l'extérieur) et les moyens mis en œuvre sont énormes (sachant qu’on est en plein désert). Une aberration écologique mais combien de films de mafieux en moins si Las Vegas n’avait pas existé ?  Les hôtels nouveaux ont la côte, les anciens déclinent et on retrouve le même chemin dans le personnel. Les serveuses des hôtels tendances sont jeunes et jolies, les serveuses des hôtels démodés sont en fin de carrière. Mais les deux catégories portent des mini jupes et des tenues affriolantes. Il y a quelque chose d’assez pathétique dans cette ville. Je la trouve inspirante. Alors demain, au boulot !