samedi 25 septembre 2010

Oakdale - Californie / Holiday Motel

Tout d’abord, avant de commencer à parler de ma journée et comme je dispose ce soir d’une bonne connexion, je vous poste une petite vidéo que j’avais réalisée dans le but de vous emmener avec moi pendant quelques minutes sur le Strip de Las Vegas.

  
La nuit au Motel Clown ne s’est donc pas transformée en film d’horreur. Ce motel était d’ailleurs très sympa, pas cher et bien tenu. Je suis donc reparti ce matin, en pensant à compléter mon plein d’essence pour ne pas me retrouver à faire du stop sur les routes désertiques. En cherchant une station, je suis tombé sur une espèce de champs où des cadavres de voitures gisaient ça et là. Deux Gran Torino notamment. J’ai toujours aimé les épaves, qu’elles soient maritimes ou automobiles. Je me suis donc arrêté longuement pour marcher parmi ces voitures et prendre quelques photos.

Puis ce fut la route. Les stations services étaient abandonnées comme les vieux motels. J’avais l’asphalte pour moi. Et j’ai d’ailleurs bien fait de penser à compléter mon plein car je n’ai pas croisé de pompes en activité pendant des heures. 

J’ai traversé vers midi la frontière californienne. Il m’est arrivé un truc bizarre (qui doit avoir son utilité). 5 ou 10 kilomètres après la frontière, je me suis retrouvé à un poste de contrôle. Ca arrive parfois selon les Etats. Le feu était rouge, je me suis donc arrêté, prêt à sortir mon passeport et mon permis de conduire. Une femme en uniforme me demande très sérieusement si j’ai des fruits et légumes (!). Je lui trouve deux pommes sous mon siège. Elle les prend, les regarde  et me dit « c'est bon, vous pouvez y aller ». Surréaliste.

Je suis ensuite arrivé à Yosemite qui est un fameux  parc national. Juste avant d’y pénétrer,  j’ai mangé un morceau dans un petit restaurant de Lee Vining. J’ai discuté avec un vieux couple très gentil, qui habitait Los Angeles, face aux grandes lettres « Hollywood ». La dame était ravie de discuter avec un français. Elle me disait avoir été à Londres. Je lui ai demandé si elle avait visité la France et elle m’a répondu : « Non, nos amis qui habitent Londres nous ont dit que les français n’aimaient pas les américains. Nous n’avons donc pas osé ». Je lui ai répondu que beaucoup de français n’allaient pas aux Etats-Unis car ils pensaient que les américains n’aimaient pas les français. J’ai l’impression que les rapports Amérique-France sont un peu des rapports de vieux couple qui ne se comprend plus. Et c’est vraiment dommage. Personnellement, depuis que je suis ici, je n’ai jamais rencontré aucune agressivité par rapport à mon statut de Français (et d’ailleurs aucune agressivité tout court). Au pire, de l’indifférence, au mieux :  « France ! Oh Wonderful ! Vive la France ! ».

J’ai donc traversé Yosemite et j’ai été déçu. Moi qui sortais de plusieurs jours dans des zones désertiques, je me suis retrouvé dans un bouchon à l’entrée du parc. 20$ plus tard, les routes étaient bondées. Comme toujours, les américains sont très organisés. Vous avez donc des petits parkings aux points stratégiques pour prendre les photos et même un bus qui vous emmène directement faire la tournée des zones intéressantes. Alors oui, les paysages sont beaux mais je n’ai pas trouvé ça plus extraordinaire que ce que j’ai traversé ces derniers jours. Sauf que ces derniers jours, j’étais presque seul sur la route (avec des villes fantômes en prime).

Depuis que je suis entré en Californie, je sens que j’ai quitté définitivement mon Amérique profonde (avec un petit pincement de cœur.) Je suis ce soir à Oakdale, une ville de 20 000 habitants. J’ai voulu aller prendre un verre. Dans la rue principale, il y a un grand club de fitness. Dans le bar, le rap était à fond et la serveuse trop bronzée…
Demain, je serai à San Francisco, dernière étape de cette errance américaine. Je vais donc y passer quatre jours qui me permettront de travailler et d’explorer la ville.

1 commentaire:

  1. bientôt la mer... Le coup des fruits et légumes ça doit être pour éviter les variétés invasives (quand on voit le désastre de la tortue de Floride dans nos marais). C'est vrai qu'on a réciproquement une image déformée. Jeudi, dans le tgv, je revenais d'un mariage et avait un drapeau américain accroché à mon sac, et bien en face de moi j'avais un couple d'Américains et on a parlé... SPringsteen. T'as un gros pull pour ton retour à Paris parce que ça commence à cailler.
    éric

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