mercredi 29 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel (suite et fin)

Voilà, c'est la fin. La journée d’hier fut surtout une journée de travail (jusqu’à une heure avancée) et je n’ai donc pas pris le temps de poster un petit message sur le blog. Demain, un Boeing 747 me ramènera vers la grisaille parisienne. Motor Hotel, version voyage, se termine avec forcément un peu d'émotion. Ce fut une belle aventure, une expérience forte que de traverser un pays continent en solitaire. Il y a eu des moments superbes de solitude, au milieu de paysages incroyables. Il y eut des moments de solitude plus difficiles, comme ce dimanche à Garden City, où je me suis senti comme un skipper au milieu de l’Atlantique. J’ai fait de très belles rencontres avec mon anglais approximatif. Des gens ou des histoires qui m’ont touché.  A l’arrivée, je me dis que je n’ai pas traversé l’Amérique mais des Amériques avec des cultures et des ambiances très différentes tout au long de ce voyage. Le point commun fut la grande gentillesse des personnes croisées. A aucun moment, je ne me suis senti en danger ou face à des attitudes agressives. Enfin, cette errance solitaire fut aussi un vrai voyage intérieur lors de ces 8200 kilomètres d’asphalte.

Si Motor Hotel, version route, est terminé, Motor Hotel, version disque, est loin d’être achevé. J’ai beaucoup de matière. Certaines chansons sont finies et doivent être finalisées, notamment avec la sélection des différentes prises de son et le mixage. D’autres chansons sont très avancées mais il y a des choses sur lesquelles je veux revenir, notamment sur les textes. Certaines idées demandent du recul pour pouvoir les dire comme je le souhaite vraiment. J’ai parfois tourné longtemps autour d’une phrase sans parvenir à trouver les mots justes pour mettre en forme mes idées. Et seul le recul permettra de trouver ces mots.  Enfin, d’autres chansons sont encore en friche. J’ai beaucoup écrit pendant ce voyage et certaines idées ou sentiments sont couchés sur le papier mais ne sont pas encore écrits au format chanson (j’ai souvent la musique mais le texte doit maintenant s’adapter à cette musique). Donc, beaucoup de matière, beaucoup de prises réalisées dans les chambres de motel et un gros travail qui s’annonce maintenant pour finaliser tout ça. Je vous donne donc rendez-vous dans quelques mois pour la sortie de l’album.

Pour terminer, je remercie du fond du cœur Yvan Taïeb, mon producteur, pour m’avoir permis de vivre cette aventure.

Merci également à Gaëlle Gouinguené, de Leica France, pour le prêt de ces deux superbes appareils que sont le X1 et le Vlux 20.

Merci à Mogar France pour cet appareil formidable qu'est le Zoom H4N qui m’a permis de prendre des ambiances sonores ici et là.

Merci à Marie, pour tout.

Enfin, merci à vous, lecteurs familiers ou anonymes de ce blog qui m’avez suivi pendant tout ce périple.

Et puisqu’on est à San Francisco et que tout est permis : je vous embrasse.

Bertrand Boulbar

lundi 27 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel (jour 2)

J’ai discuté ce matin avec le patron de mon motel qui est français. Je lui disais qu’il avait bien de la chance de vivre à San Francisco. Il m’a dit que la ville avait beaucoup changé ces vingt dernières années. Elle ressemble de plus en plus à un décor, le prix des logements est devenu exorbitant et les gens qui vivent dans San Francisco sont des gens riches et très « frime ». Après cette description, je suis donc parti arpenter les rues et il n’a pas totalement tort. San Francisco a perdu son âme. Le port et tous les entrepôts ont été remplacés par des boutiques de fringues ou de souvenirs. Les quartiers moins touristiques sont habités par des gens que l’on sent riches ou très riches. Alors la ville est très agréable (c’est, je trouve, la ville américaine la plus européenne). Disons qu’on se sent comme à Saint-Germain-des-Prés ou à Montmartre. Mais l’avant-garde artistique n’est plus à Frisco. Il y a probablement une arrière garde comme nous avons à Paris nos Beigbeder. 

Ce qu’on voit beaucoup dans les rues de San Francisco, ce sont les SDF. D’après ce que j’ai pu lire, cela viendrait de la politique menée par Reagan dans les années 80 et la fermeture des centres qui s’occupaient notamment des Vétérans du Vietnam. J’ai d’ailleurs passé un long moment ce matin avec l’un d'eux, Joe, qui faisait la manche dans la rue avec une pancarte « Homeless Veteran ».  Il avait fait le Vietnam en 68-69 et faisait parti des Tunnel Rats. Pour ceux qui ne connaissent pas : lors de la guerre du Vietnam, les Vietcongs avaient creusé un énorme réseau de tunnels qui comportaient même des hôpitaux, des armureries, des casernes, etc. Lorsqu’une patrouille américaine trouvait l'une de ces entrées, on faisait appel  à un Tunnel Rat. Un type descendait seul pour explorer et « nettoyer » le tunnel, simplement équipé d’une lampe de poche, d’un révolver et d’explosifs. Ceux qui ont fait parti de ces unités sont restés très marqués (le stress, la claustrophobie, l’horreur des combats dans ces zones confinées). Il m’expliquait que lorsqu’il descendait dans les tunnels, son cœur s’emballait et qu’il n’entendait plus que ça. Quand je lui ai parlé de courage, il m’a juste dit : « j’avais pas le choix, il fallait faire le job ». Il avait été blessé à l’aine par un éclat d’une de ses grenades. Lorsque nous avons parlé du retour, il m’a dit que ça avait été très dur. San Francisco était à la pointe de la lutte anti guerre et les gens détestaient les vétérans. Nous avons aussi parlé de la France et de Paris. Ce fut une belle rencontre et nous avons passé un bon moment ensemble. 
Lors de ma traversée des Etats-Unis, j’ai vu beaucoup de pancartes « Veteran » parmi les SDF (certains sont d’ailleurs en fauteuil roulant). Ce sont des gens qui ont aujourd’hui la soixantaine et qui sont toujours laissés pour compte. Je ne comprends pas comment on peut mettre des « Support Our Troops » un peu partout et laisser des vétérans de 60 ans sans aucune ressource et à la rue. Peut-être que l’Amérique a finalement toujours du mal à avaler sa défaite et qu’on préfère soutenir ceux qui gagnent plutôt que ceux qui ont perdu.

Sinon, dans un tout autre domaine, je me suis retrouvé dans le Folsom Street Fair, dans la rue du même nom, qui est le festival annuel des fans de cuir et de SM. C’était très spécial. Des types se baladaient entièrement nus ou sobrement vêtus d’un collier de cuir ou d'une casquette, d’autres passaient tenus en laisse. Le pantalon de cowboy, avec fesses apparentes, avait également un gros succès. J’ai trouvé l'idée de récolter de l'argent pour la lutte contre le sida plutôt originale : pour 5 dollars vous aviez le droit de vous faire claquer les fesses (à l’air) par un géant à moustache armé d’une planchette en bois…

Ce que San Francisco n’a pas perdu par contre, c’est sa tolérance. 

dimanche 26 septembre 2010

San Francisco - Californie / Pacific Heights Motel

San Francisco, le bout de ma route. En début d’après midi, j’ai passé l’Oakland Bridge et je me suis engouffré dans les rues incroyablement escarpées du centre de Frisco. J’ai trouvé un motel très proche du centre ville. Les prix ne sont pas les mêmes ici que dans le Middle West : 125 dollars la nuit…


San Francisco, j’en parle beaucoup dans mon album Requiem pour un Champion. C’est le lieu de la déchéance de Ranieri. Vincent Gravé a admirablement rendu les ambiances de la ville et sa luminosité si particulière. C’est une ville importante pour moi. Je suis allé faire un tour ce soir à Haight-Ashbury, ce quartier mythique qui a vu naître la Beat Generation dans les années 50, puis les hippies dans les années 60. Aujourd’hui, certains diront que le quartier s’est embourgeoisé, que les hippies ne sont plus de "vrais hippies". Je trouve que ce quartier ne s’en sort pas si mal. Il ne faut pas oublier que dès les années 60, il y avait déjà pas mal de faux hippies qui ont enfilé les sandales et mis des fleurs dans les cheveux juste pour quelques mois ou pour le Summer Of Love de 1967. C’est ceux qu’on retrouve aujourd’hui,  bossant dans la pub et roulant en New Bettle. Donc, ce quartier ne s’en sort pas si mal car c’est un équilibre entre les marginaux, qui peuvent y vivre tranquille, de vieux hippies (qui ont raté l’occasion de bosser dans la pub) et la population plus branchée qui vient y manger ou boire un verre car l’ambiance est sympa. Culturellement, on y retrouve toujours une vraie passion pour la musique (avec le fameux magasin de disque Amoeba).
On voit beaucoup de jeunes SDF et j’avais vraiment envie de leur poser la question sur leur présence ici. Était-ce parce qu’ils connaissaient l’histoire mythique du quartier et qu’ils avaient voulu marcher sur les traces de Kerouac ? J’ai donc été voir un petit groupe pour discuter avec eux. Ils m’ont invité à m’asseoir, j’ai partagé leur bière (j’ai refusé les substances qu’ils me proposaient gentiment d'essayer). Certains venaient d’arriver, d’autres étaient là depuis dix ans, beaucoup voyagent sans argent à travers le pays et vivent de la mendicité. Un petit jeune débarquait du New Hampshire et me faisait penser au personnage du très beau livre de Russel Banks Sous le règne de Bone. Lorsque j’ai parlé de Kerouac, de ce que ce quartier représentait, tous m’ont regardé et le petit jeune m’a dit : « j’ai pas eu l’occasion de lire beaucoup pour l’instant, mais j’aimerai m’y mettre ». En gros, ils étaient là parce que, dans ce milieu, on sait que San Francisco est une ville libérale. Ils m’expliquaient qu’ils pouvaient boire, fumer, trouver ce qu’ils cherchaient et que les flics étaient sympas avec eux. L’un d’eux me disait se sentir « free as a bird ». Il n’y avait donc pas d’héritage direct de cette Beat Generation même si ces jeunes suivent, malgré tout, une partie de la route tracée par Kerouac.

Demain, retour au travail. J’ai un texte en cours d’écriture et je ferais bien quelques prises dans cette chambre de motel…

samedi 25 septembre 2010

Oakdale - Californie / Holiday Motel

Tout d’abord, avant de commencer à parler de ma journée et comme je dispose ce soir d’une bonne connexion, je vous poste une petite vidéo que j’avais réalisée dans le but de vous emmener avec moi pendant quelques minutes sur le Strip de Las Vegas.

  
La nuit au Motel Clown ne s’est donc pas transformée en film d’horreur. Ce motel était d’ailleurs très sympa, pas cher et bien tenu. Je suis donc reparti ce matin, en pensant à compléter mon plein d’essence pour ne pas me retrouver à faire du stop sur les routes désertiques. En cherchant une station, je suis tombé sur une espèce de champs où des cadavres de voitures gisaient ça et là. Deux Gran Torino notamment. J’ai toujours aimé les épaves, qu’elles soient maritimes ou automobiles. Je me suis donc arrêté longuement pour marcher parmi ces voitures et prendre quelques photos.

Puis ce fut la route. Les stations services étaient abandonnées comme les vieux motels. J’avais l’asphalte pour moi. Et j’ai d’ailleurs bien fait de penser à compléter mon plein car je n’ai pas croisé de pompes en activité pendant des heures. 

J’ai traversé vers midi la frontière californienne. Il m’est arrivé un truc bizarre (qui doit avoir son utilité). 5 ou 10 kilomètres après la frontière, je me suis retrouvé à un poste de contrôle. Ca arrive parfois selon les Etats. Le feu était rouge, je me suis donc arrêté, prêt à sortir mon passeport et mon permis de conduire. Une femme en uniforme me demande très sérieusement si j’ai des fruits et légumes (!). Je lui trouve deux pommes sous mon siège. Elle les prend, les regarde  et me dit « c'est bon, vous pouvez y aller ». Surréaliste.

Je suis ensuite arrivé à Yosemite qui est un fameux  parc national. Juste avant d’y pénétrer,  j’ai mangé un morceau dans un petit restaurant de Lee Vining. J’ai discuté avec un vieux couple très gentil, qui habitait Los Angeles, face aux grandes lettres « Hollywood ». La dame était ravie de discuter avec un français. Elle me disait avoir été à Londres. Je lui ai demandé si elle avait visité la France et elle m’a répondu : « Non, nos amis qui habitent Londres nous ont dit que les français n’aimaient pas les américains. Nous n’avons donc pas osé ». Je lui ai répondu que beaucoup de français n’allaient pas aux Etats-Unis car ils pensaient que les américains n’aimaient pas les français. J’ai l’impression que les rapports Amérique-France sont un peu des rapports de vieux couple qui ne se comprend plus. Et c’est vraiment dommage. Personnellement, depuis que je suis ici, je n’ai jamais rencontré aucune agressivité par rapport à mon statut de Français (et d’ailleurs aucune agressivité tout court). Au pire, de l’indifférence, au mieux :  « France ! Oh Wonderful ! Vive la France ! ».

J’ai donc traversé Yosemite et j’ai été déçu. Moi qui sortais de plusieurs jours dans des zones désertiques, je me suis retrouvé dans un bouchon à l’entrée du parc. 20$ plus tard, les routes étaient bondées. Comme toujours, les américains sont très organisés. Vous avez donc des petits parkings aux points stratégiques pour prendre les photos et même un bus qui vous emmène directement faire la tournée des zones intéressantes. Alors oui, les paysages sont beaux mais je n’ai pas trouvé ça plus extraordinaire que ce que j’ai traversé ces derniers jours. Sauf que ces derniers jours, j’étais presque seul sur la route (avec des villes fantômes en prime).

Depuis que je suis entré en Californie, je sens que j’ai quitté définitivement mon Amérique profonde (avec un petit pincement de cœur.) Je suis ce soir à Oakdale, une ville de 20 000 habitants. J’ai voulu aller prendre un verre. Dans la rue principale, il y a un grand club de fitness. Dans le bar, le rap était à fond et la serveuse trop bronzée…
Demain, je serai à San Francisco, dernière étape de cette errance américaine. Je vais donc y passer quatre jours qui me permettront de travailler et d’explorer la ville.

vendredi 24 septembre 2010

Tonopah - Nevada / Motel Clown

J'ai quitté Las Vegas ce matin, direction le nord, pour une dernière plongée dans l’Amérique profonde. L’autre jour, pour décrire le Nevada, je parlais de paysage lunaire.  Et aujourd’hui encore,  les paysages ne paraissaient plus terriens. Seule l’asphalte me rattachait à la civilisation mais tout le reste était un désert gris, avec quelques reliefs à perte de vue et aucune trace humaine. On ne voit jamais ça par chez nous (je vous avais fait une petite vidéo mais ma connexion est trop lente et je ne peux pas l’uploader). Tous les 90 ou 100 kilomètres, vous traversez une sorte de petite ville qui se résume à une station service (qui fait également restaurant et casino) et parfois un bordel attenant. Je me suis arrêté faire le plein dans un de ces endroits perdus et la maison close avait l’air vraiment glauque. 

Et puis, vous traversez également des villes fantômes (ou en passe de le devenir), des anciennes villes de chercheurs d’or. Elles ont prospéré à un moment donné et elles ont ensuite été désertées lorsque le filon s’est tari. C’est ce qui s’est passé à Goldfield (la bien nommée). En 1902, un filon d’or est découvert. Une ville se battit. En 1906, elle devient la première ville du Nevada avec plus de 30 000 habitants, sa ligne de chemin de fer et son Hôtel magnifique, qui couta la bagatelle de 500 000 dollars (une somme énorme pour l’époque). Il y a même eu un grand combat de boxe en 1906, l'un des plus longs de l'histoire, en 42 rounds (à l'époque, il fallait qu'un des combattants soit mis K.O. ou soit disqualifié pour arrêter le combat).
Les frères Earp (Wyatt et Virgil, de Règlements de comptes à O.K. Corral) s’installèrent ici. Puis, petit à petit, l’or s’est fait de plus en plus rare et les gens ont quitté la ville. Il ne reste aujourd’hui que 350 habitants. J’ai vu plutôt des gens âgés mais apparemment, l’or continue d’être exploité (où ce qu’il en reste). C’est une sensation bizarre de marcher dans ces rues, de voir ces bâtiments et maisons abandonnés. Il y a toujours le piano à l’intérieur du grand hôtel. Dans le petit cimetière, beaucoup de tombes n’ont pas de nom.

A travers ces villes fantômes, je trouve qu'on voit bien la différence de culture entre européens et américains. A Goldfield, on a construit une ville entière pour 10 ans de prospérité. Et quand l’or a disparu, les gens ont abandonné leur maison et tout ce qu’il y avait dedans pour repartir tenter leur chance ailleurs. Cette façon de penser me semble inconnue en Europe.
J’ai essayé de rencontrer des gens mais, dans le dernier saloon de la ville qui borde l’ancienne mine, les clients n’étaient pas très accueillants.
Je suis ce soir à Tonopah, autre ville de chercheurs d’or. 2600 âmes et à peu près la même histoire que Goldfield. La base militaire, à proximité, a permis de maintenir la ville mais elle vient de déménager. Je suis au Motel Clown ce soir. Un motel qui porte bien son nom. Non pas que le patron soit très drôle mais il y a des clowns partout (et c’en est même un peu inquiétant…).

jeudi 23 septembre 2010

Las Vegas - Nevada / Riviera Hotel (jour 2)

Pas grand-chose à dire aujourd’hui puisque j’ai passé une grande partie de la journée à travailler dans ma chambre. J’ai enregistré beaucoup. Il a quand même fallu se motiver car ma fenêtre donne sur la piscine de l’hôtel…
Ce soir, je suis allé faire un tour sur le strip. A part un gain de 50 dollars aux machines à sous, rien de très intéressant. J’ai essayé de discuter un peu avec le personnel des casinos mais ce n’est pas évident. Tout reste très professionnel.

Départ demain pour le désert du Nevada. Pas sûr que je puisse avoir une connexion Internet…

mercredi 22 septembre 2010

Las Vegas - Nevada / Riviera Hotel

Départ ce matin pour Las Vegas. L’étape était courte, j’ai donc pris les routes nationales. Dès qu’on passe la frontière du Nevada, les machines à sous et les petits casinos sont partout. Le jeu et la prostitution sont légalisés. Il n'y a que du sable, des cailloux et le désert. Du coup, quand on traverse ces paysages lunaires, on comprend un peu mieux cette approche économique...

En passant par la nationale, je me suis retrouvé à Laughlin, une sorte de petit Las Vegas au milieu de nulle part. Je me suis arrêté et j’ai trouvé l’ambiance assez drôle. Déjà, il n’y avait quasiment personne. Ensuite, il y a de grands hôtels casinos mais avec moins de moyens qu’à  Las Vegas. Alors, on met un piano mécanique avec un faux pianiste. Les concerts ne sont pas vraiment prestigieux. Enfin, la clientèle était exclusivement composée de retraités âgés et c’était un ballet de déambulateurs (et ce n’est pas une image, c’était vraiment ça !). J’avais donc l’impression d’être un sportif de haut niveau.


Je suis arrivé à Vegas en début d’après-midi. Je loge à l’Hôtel Riviera sur le Strip, le grand boulevard des casinos. C’est l’un des premiers hôtels construits à Las Vegas. A l’époque, des stars comme Dean Martin avaient des parts dans ce casino. Il a ensuite été contrôlé par la Mafia. Aujourd’hui, il est en déclin (ce qui le rend sympathique, la gloire et la déchéance, vous savez que ça me plait) mais la chambre est belle, il y a une grande piscine (utilisable celle-ci) et tout ça pour le prix d’un motel… On est un peu en période creuse et le prix des chambres est bradé. Il  y 2100 chambres au Riviera et un hôtel vide, c’est un casino vide. Il faut donc remplir, même si on perd de l’argent sur l’hébergement. J'ai donc décidé de faire marcher le casino : j’ai joué un dollar dans une machine à un cent. J’ai réussi à monter à quasiment 5 dollars de gain mais je n’ai pas su m’arrêter… 
Je regrette de ne plus entendre les pièces tomber. Vous mettez votre billet, votre carte bancaire ou un ticket et lorsque vous voulez retirer vos gains, la machine imprime un reçu. Ce système doit être plus rentable...


Pour vous faire rêver mesdames, je vous mets une petite photo de la chapelle de mariage., ouverte 24h/24h  les week-ends.

Sinon, Las Vegas est une débauche de tout. Tout est de plus en plus grand, de plus en plus « beau », de plus en plus climatisé (41 degrés aujourd’hui à l'extérieur) et les moyens mis en œuvre sont énormes (sachant qu’on est en plein désert). Une aberration écologique mais combien de films de mafieux en moins si Las Vegas n’avait pas existé ?  Les hôtels nouveaux ont la côte, les anciens déclinent et on retrouve le même chemin dans le personnel. Les serveuses des hôtels tendances sont jeunes et jolies, les serveuses des hôtels démodés sont en fin de carrière. Mais les deux catégories portent des mini jupes et des tenues affriolantes. Il y a quelque chose d’assez pathétique dans cette ville. Je la trouve inspirante. Alors demain, au boulot !

mardi 21 septembre 2010

Kingman – Arizona / Motel 66

Pas de blog hier car je dispose ici à Kingman d’une toute petite connexion. Je suis d’ailleurs obligé de faire des acrobaties pour pouvoir capter un réseau et poster ce message. 

Hier, ce fut une demi-journée de route (Highway 40 et route 66) à travers des paysages désertiques. J’avais presque la 66 pour moi tout seul. Ma fin fin de journée fut studieuse. J’ai travaillé sur de nouveaux textes. Je suis au Motel 66, sur la route du même nom (au croisement avec l’Interstate 40). Un vieux motel 60’s vraiment sympa. Chaque chambre a de grandes baies vitrées qui donnent sur la piscine (malheureusement verdâtre, décidemment...). J’ai rencontré mes voisins. Le premier m’a interpellé car il avait besoin d’un coup de main. Le type a une espèce de gueule à la Bukowski (le bide qui va avec) et un vieux t-shirt  taché. Je ne comprenais rien à ce qu’il me disait. 
Il avait un problème avec sa moto, une  grosse Harley Davidson. Il me parlait de « charge » et je pensais qu’il voulait que je charge sa Harley dans ma voiture, pour l’emmener je ne sais où. Je me disais : « ce type est fou ». En fait, il voulait recharger sa batterie. J’ai donc enfin compris et nous avons discuté un peu autour du capot ouvert (un capot ouvert délie souvent les langues masculines). Bref, il était en vadrouille depuis sept semaines. Si j’ai bien compris, il s’était brouillé avec sa femme, lui avait dit « Fuck You » et il s’était barré sur les routes. Il aurait bien voulu rentrer chez lui car il n’a plus d’argent mais sa moto ne veut plus démarrer. Il est donc bloqué ici. Je ne sais pas comment il va faire mais lui, n’a pas l’air de s’en faire du tout.
Mon autre voisin est un type tout sec de 73 ans (je lui en aurais donné 15 ans de moins). Il a passé presque 20 ans dans l’Air Force (de 57 à 75). Il était pilote dans les avions de transport. Il a eu des problèmes de santé et il s’est retrouvé camionneur après avoir quitté l’armée. On lui a retiré sa licence il y a 3 ans. Il vit de motels en motels. Il a des petits contrats sur les chantiers de construction. Il me disait détester la retraite. Nous avons discuté du Vietnam, de l’Irak. Ce n’était pas du tout un extrémiste. Dès le Vietnam, il était conscient d’être manipulé. Pour l’Irak, il m’a parlé des mensonges des politiques et d’une guerre qui n’existe que pour le contrôle du pétrole.

J’ai vu l’inverse du vétéran modéré ce matin chez Mac Do. Un type d’une bonne soixantaine d’années passait commande, un flingue à la ceinture (et une casquette « Vietnam Veteran, Our cause was just »). En fait, en Arizona, le port d’arme est autorisé sans permis. Vous pouvez donc vous balader avec un flingue visible. D’occasion, une arme de guerre vaut moins de 500 dollars (et on en trouve partout). Mon voisin me disait d’ailleurs qu’il avait un flingue dans sa voiture, comme beaucoup de gens ici (un de ses copains a tiré sur un type qui lui siphonnait juste de l’essence dans son réservoir).

Je suis donc depuis deux jours dans ce Motel 66 à Kingman. J’ai travaillé quasiment toute la journée sur mes chansons. J’ai enregistré en début de soirée mais je ne pense pas que les prises soient très bonnes. J’étais fatigué et surtout mal installé car il n’y a que des chaises avec des accoudoirs (ce qui est très gênant pour jouer de la guitare). Demain, départ pour Las Vegas et ses paillettes. Je vais essayer de doubler mon budget restant aux machines à sous pour finir Motor Hotel dans un palace de Frisco.

dimanche 19 septembre 2010

Blanding - Utah / Sunset Inn /// Holbrook - Arizona / Americas Best Value Inn

Pas de blog hier car j’ai été coupé du monde pendant presque deux jours . La zone de Monument Valley n’est pas très bien couverte. 

Je vous avais laissé à No Name dans ma petite cabine au milieu de la nature du Colorado. La nuit fut vraiment difficile. Je ne pensais pas qu’il ferait si froid. J’ai enfilé deux pantalons, empilé trois pulls et un coupe-vent mais le froid était toujours aussi pénétrant. J’ai compris pourquoi j’étais le seul campeur. Du coup, je suis parti de bonne heure le matin pour une bonne portion d’autoroute 70 puis la route nationale 191 en direction de Monument Valley. Les paysages étaient vraiment magnifiques (je ne suis pas très original en disant ça, mais que dire de plus ?). D'un autre côté, je pensais aux pionniers qui ont découvert cette zone. Imaginez, vous êtes dans votre chariot depuis des semaines. Quelques membres de votre famille ou de votre communauté ont déjà perdu quelques cheveux après des attaques indiennes. Vous êtes à la recherche de la petite maison dans la prairie et vous tombez sur Monument Valley. Il y a de quoi être désespéré...
Bref, petite pause du midi à Moab qui était remplie de touristes. Les prix étaient élevés. Je me suis dit que j’allais peut-être avoir du mal à trouver un endroit pour dormir et surtout, l’ambiance ne correspondait pas à ce que je suis venu chercher. J’ai donc poursuivi mon chemin jusqu’à Bluff, Utah. Bizarrement, plus on avance vers Monument Valley, moins les villes sont touristiques et les infrastructures sont quasi inexistantes. Cette ville fait partie d’une grande réserve Navajo et ce week-end, la tribu célébrait sa fête annuelle. J’ai donc acheté ma place. Les deux motels étant complets j’ai du retourner à la ville de Blanding, 30 miles plus haut, où j’ai pu trouver une chambre dans le motel le plus pouilleux de la ville : 28 dollars taxes comprises...

La soirée a été vraiment agréable. L’ambiance était familiale et les gens accueillants. Il y avait un rodéo, une petite fête foraine et une compétition de danses traditionnelles. Ils m’ont expliqué quelques trucs, je leur ai parlé de la France. Je ne suis pas rentré dans les sujets politiques du genre « on vous a volé votre territoire ». C’était ni l’endroit, ni le moment. D’ailleurs, avant le rodéo on présente le drapeau américain et le drapeau Navajo (je suppose que c’est le drapeau Navajo). Tous parlent anglais et j’ai remarqué sur certaines voitures les « support our troops » qu’on remarque aussi dans d’autres Etats… Donc, on a discuté de choses et d’autres et comme on peut. Assister à ce spectacle au milieu de ce paysage reste un grand moment de ce voyage. J’adore le rodéo alors pour ceux qui ne connaissent pas, je vous ai fait un petit résumé video.

Ce matin, retour sur la route avec la traversée de Monument Valley et Petrified Forest. J’ai fait une rencontre sympa. Il y a assez peu de voitures qui traversent certaines zones de Monument Valley à cette époque de l’année. Je roulais et je vois au loin une silhouette qui clopine le long de la route. Je ralenti, le type lève le pouce, je remarque que c’est un vieil indien et je continue. Mais pris de remords (il faisait super chaud), j'ai fait demi-tour et je l’ai emmené. Il allait voir ça sœur qui habitait au milieu de nulle part. On a discuté comme on pouvait et même si on ne s’est pas dit grand-chose, j'ai aimé avoir pendant quelques minutes à côté de moi, un passager Navajo.

(Petite video de Monument Valley et petit clin d'oeil à Eric)

Je suis ce soir à Holbrook, Arizona. La route 66 passait par là et elle borde désormais la Highway 40,  cette Highway qui a inspiré ma chanson « Le rêve américain ». J’y ai retrouvé des motels décrépis ou abandonnés, quelques restaurants. Vous pouvez acheter votre arme ou la revendre dans un dépôt-vente si vous le souhaitez.

Certains motels 50’s sont quand même bien entretenus dont le fameux Wigwam Motel qui est aujourd’hui classé (et complet). Pour la première fois depuis le début du voyage, j’ai refusé une chambre. Je m’en suis un peu voulu d’ailleurs. Il s’agissait d’un vieux motel très « Route 66 » mais qui tombait en ruine. Déjà, la première approche était assez dure avec des voitures défoncées sur le parking. J’arrive à l’accueil. La femme qui me reçoit devait avoir entre 40 et 50 ans, il lui manquait plusieurs dents et on sentait clairement qu’elle était déjà usée par la vie (le cinéma indépendant américain aurait pu lui proposer un rôle). Elle m’a proposé d’aller voir la chambre qui était vraiment décrépite. Je lui ai donc dis que je réfléchissais. Et là, elle a commencé à me vanter les mérites de son motel en finissant par « Je ne peux pas faire plus ». C’était vraiment dur mais je suis parti, je n’ai pas pu.

Finalement, je suis ce soir dans un motel guère mieux et plus cher. Mais je dispose d’une connexion Internet car j’avais des choses à vous raconter !

Petit point route : 6400 kilomètres au compteur. J'ai passé le troisième et dernier fuseau horaire. J'ai désormais 3 heures de décalage avec New York et 9 heures avec Paris (avec Rouen, je ne sais pas).

vendredi 17 septembre 2010

No Name - Colorado / Glennwood Canyon Resort

J’ai décidé aujourd’hui de faire un remake du film « Into the Wild ». J’ai repris la route ce matin sur l’Interstate 70 qui traverse le Colorado. Les paysages étaient magnifiques et, au volant, je me disais toutes les dix minutes que j’avais une sacrée chance de pouvoir rouler dans ce décor. Vers midi, une petite faim me travaillant, je suis sorti à No Name. Le nom me plaisait bien. Que peut-on trouver à No Name ? Eh bien pas grand-chose à part un grand camping en pleine nature. 
Je me suis renseigné sur les prix pour louer une petite cabine. C’était moins cher qu’un motel. J’ai donc décidé de rester. C’est spartiate, un grand lit, deux lits superposés, le tout en bois (n’ayant pas de sac de couchage, je vais peut-être me cailler un peu cette nuit). Je voulais travailler et j’ai été soulagé de voir les prises de courant (il y a même une connexion Internet…C’est « Into the Wild » version soft).


J’ai donc enregistré dans cette cabane cet après-midi. L’acoustique me semble d’ailleurs assez bonne.

Puis, comme une mamie, je suis parti me tremper les pieds dans le Colorado qui traverse le camping. J’étais quand même parti pour me baigner (il y a une aire d’accès pour les raftings) mais la température était tellement glaciale qu’un bain de pieds m’a suffit (je sais, il  aurait été plus sexy de dire que j’avais traversé le Colorado à la nage…)

Je me suis allumé un petit feu ce soir. Il y a neuf petites cabines et je suis le seul occupant. C’est très agréable. Et il y a une jolie bande son.

jeudi 16 septembre 2010

Denver - Colorado / Knights Inn Motel (jour 3)

Journée à Boulder aujourd’hui. Je préfère prévenir tout de suite mon producteur que je n’ai pas travaillé. J’aurais bien voulu mais l’ambiance de cette ville ajoutée à la beauté des lieux ont fait que je n’avais rien à dire (et à écrire)…

Boulder est l’une des villes les plus en pointe en terme d’écologie. C’est aussi la ville qui abrite l’université du Colorado. Je suis arrivé ce matin assez tôt et tout était mort. J’ai donc décidé de faire une randonnée dans la montagne (puisque Boulder est situé dans les montagnes rocheuses). Je suis redescendu en milieu d’après-midi et d’un seul coup, les vélos ont surgi de partout. Des centaines d’étudiants se baladaient en grappes. Je me suis donc arrêté pour visiter l’université. C’est un lieu qui donne envie de reprendre des études et ça n’a rien à voir avec le fait que toutes filles soient en mini short. C’est assez curieux d’ailleurs. Je pense que le climat est assez rude et du coup, en été, le mini short est de rigueur. Pour motiver mes neveux (qui seront prochainement étudiants) mais également tous ceux qui cherchent leur voie ou un sens à leur vie, je poste une petite vidéo ci-dessous. Envoyez vos dossiers d’inscription à : University of Colorado, 1416 Broadway, Boulder, CO, United States‎.


Une bière en terrasse, une tentative d’écriture avortée et je suis reparti en centre ville. Il y avait un immense marché de produits bio. Les gens repartaient en vélo, les sacoches pleines de laitues et autres légumes. Image insolite aux USA.

J’ai tenté de rencontrer du monde mais j’ai finalement senti assez peu de chaleur chez les gens. En fait, Boulder paraît assez paradisiaque mais je trouve qu’on est loin d’un modèle de ville idéale. C’est une ville de privilégiés où il n’y aucune mixité sociale. La plupart des habitants (en dehors des étudiants) sont des universitaires, des chercheurs, des personnes travaillant dans la haute technologie. Donc, ce sont des gens qui vivent un modèle de vie entre eux et qui ont surtout les moyens de le faire.

Je repars demain sur la route et je quitte donc ma chambre 119 du Knight Inn de Denver. J'entends actuellement, derrière la cloison, mon voisin russe picoler avec un copain (on sent qu'il a la bouche pâteuse et il parle de plus en plus fort). Direction l’ouest toujours et retour dans les petites villes. Il y aura peut-être quelques journées sans blog car je vais attaquer les zones désertiques et il est possible que le réseau soit inaccessible.

Pour finir, un grand merci pour vos mails et commentaires.

mercredi 15 septembre 2010

Denver - Colorado / Knights Inn Motel (jour 2)

Denver est une ville géniale. Ce matin vers 6h30, ne pouvant plus dormir, j’ai décidé de sortir me promener. En fait, le motel n’est qu’à vingt minutes à pied du centre ville. Il y avait déjà plein de gens dans les rues. J’ai pris un café en terrasse et le soleil chauffait déjà avec une lumière particulière puisque Denver est à 1600 mètres d’altitude. Je me suis ensuite installé sur une des nombreuses tables publiques (avec parasol) pour pouvoir écrire. Ce fut très agréable. Déjeuner et petite sieste dans un parc ensuite. C’est vraiment une ville où les gens prennent le temps de vivre. En fait, il y a une ambiance très sereine, très cool. Ce que j’aime, c’est qu’on ne tombe pas dans les clichés d’une ville à héritage 60’s ou 70’s ou pseudo hippie. Denver représente pour moi un vrai modèle de ville moderne, adaptée aux contraintes environnementales avec des gens conscients de ces contraintes et un rythme de vie très zen. C’est vraiment l’impression que j’ai. Je veux aller demain à Boulder qui est apparemment encore plus à la pointe sur ces sujets.

C’est peut-être pour ces raisons qu’on croise des communautés qu’on ne voit pas ailleurs. Notamment une grosse communauté punk. Et puis, il y a un certain nombre de SDF dans le centre. Mais la police n’est pas du tout agressive. Je ne veux pas faire d’angélisme mais c’est la première ville américaine que je traverse et qui me semble avoir trouvé un modèle de « bien vivre ensemble ».

J’ai décidé, en début d’après-midi, de retourner à mon motel pour faire de la musique. Mais pas de chance, mon voisin écoutait la télé hispanique tellement fort que ce ne fut pas possible. Je pense qu’il y a des gens qui vivent au mois dans ce motel (notamment mes deux voisins). Il est un peu délabré mais il a quelques beaux restes. Il domine Denver et la vue est superbe lorsqu’on lui fait face. Et il a également une piscine, malheureusement très peu engageante : l’eau est verte…

Ce soir, j’ai rencontré un vrai facho. Je me suis installé dans un bar du centre ville et engagé la conversation avec mon voisin (de gauche…). La cinquantaine, il était entrepreneur en Californie. Il était riche et se rendait régulièrement à Monaco pour suivre le grand prix de Formule 1. Je vous passe le discours économique (les noirs ne veulent pas bosser, je ne veux pas payer pour un système de santé qui ne bénéficiera qu’aux faignants, Obama est le pire président de l’histoire des Etats-Unis : il est socialiste, etc, etc). Mais on tomba dans l’égout lorsqu’il me parla des musulmans. Il m’a sorti des horreurs et des clichés incroyables (notamment sur la France, envahie par les musulmans, religion dominante désormais et qui menace la culture française). Il n’était pas contre brûler quelques Corans (il n’y avait pas de raison, selon lui, car ils faisaient pareil à l’autre bout du monde avec la Bible). Je ne vais pas reproduire ici les détails immondes et son manque de culture religieuse (qu’un type aussi con puisse être aussi riche, c’est vraiment navrant). J’ai continué à lui poser des questions pour savoir qu’elles seraient ses limites ou au moins sa décence mais il n’en n’avait pas. J’ai donc décidé de rentrer dans le débat en lui disant notamment qu’il ne fallait pas croire tout ce que disait Fox News. Bref, je l’ai senti s’énerver petit à petit et il a fini par me demander « Mais vous êtes Musulman ? ». Enfin, après toutes ces horreurs, il m’a dit être un grand fan de Sarkozy. Il trouvait très bien les dernières lois anti burqa et anti Roms. A ce moment là, j’ai eu un peu honte d’être français...

Petit point fashion. N’ayant emporté qu’une paire de tennis pour ce voyage (à cause du poids des bagages), j’ai décidé d’investir dans une paire de tennis à 10 dollars chez Wal Mart. C’est assez curieux, c’est un mélange de Vans et de charentaises. Et le pire, c’est qu’elles me font mal aux pieds…